L’Espagne prolonge l’interdiction de Worldcoin jusqu’à fin 2024
L’Espagne a prolongé son interdiction des opérations de Worldcoin, un projet dirigé par Tools for Humanity Corporation, jusqu’à la fin de l’année ou jusqu’à ce que l’Autorité bavaroise de protection des données (BayLDA) prenne une décision finale.
Cette prolongation fait suite à une mesure de précaution imposée par l’Agence espagnole de protection des données (AEPD) en mars, qui a ordonné à Worldcoin de cesser de collecter et de traiter des données personnelles en Espagne.
La Fondation Worldcoin et Tools for Humanity n’ont pas fait de déclaration publique concernant l’extension.
Décision BayLDA
L’ordonnance de l’AEPD a été rendue en vertu de l’article 66.1 du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui vise à sauvegarder les droits et libertés des individus.
La Cour nationale espagnole a récemment confirmé l’interdiction et rejeté l’appel de Worldcoin, privilégiant la protection des données personnelles avant les intérêts de l’entreprise.
L’engagement juridiquement contraignant de Worldcoin garantit que ses opérations resteront interrompues jusqu’à ce que la BayLDA termine son enquête. L’autorité bavaroise, où se trouve le principal bureau européen de Worldcoin, devrait conclure son enquête dans les prochaines semaines.
L’accord ne limite pas le pouvoir de l’AEPD ou de BayLDA de mettre en œuvre des mesures de surveillance supplémentaires si nécessaire. La collaboration entre les deux autorités de protection des données se poursuit, l’AEPD étant partie intéressée dans le cadre du RGPD.
Défis réglementaires
Worldcoin a fait l’objet d’un examen minutieux et de controverses depuis sa création. Lancé pour créer un système d’identification mondial via des scans de l’iris, le projet a été critiqué pour des problèmes de confidentialité et une éventuelle utilisation abusive des données biométriques.
Les fondateurs du projet, dont Sam Altman, PDG d’OpenAI, ont envisagé Worldcoin comme un moyen d’utiliser la technologie blockchain pour garantir un revenu de base universel et l’inclusion financière. Cependant, la collecte et le stockage de données biométriques ont alarmé les défenseurs de la vie privée et les organismes de réglementation du monde entier.
Worldcoin est confronté à des défis réglementaires dans d’autres juridictions, notamment à l’interdiction de ses opérations à Hong Kong et au Kenya, ce dernier qualifiant ses activités d’espionnage.
Le résultat de la décision de BayLDA sera crucial pour déterminer l’avenir des opérations de Worldcoin en Espagne et potentiellement dans toute l’Europe, alors que l’entreprise se conforme aux réglementations strictes en matière de protection des données.
Cette affaire crée également un précédent quant à la manière dont les technologies émergentes impliquant des données biométriques sont réglementées et gérées dans l’UE.
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