Le système de régulation à deux vitesses qui gangrène l’Europe

Ce qui suit est un article invité de Sebastian Heine, Directeur des risques et de la conformité à Northstake.

Dans le paysage en évolution rapide de la finance numérique, l’émergence des crypto-actifs a introduit des défis et des opportunités sans précédent pour les régulateurs qui fournissent des cadres proactifs à travers le monde. L’Union européenne est le plus grand organisme gouvernemental à l’avoir fait par le biais de la Les marchés des crypto-actifs réglementation (MiCAR) ; Cependant, il se trouve désormais à un moment critique, confronté à la tâche de naviguer dans les complexités introduites par les fournisseurs de services d’actifs cryptographiques non dépositaires.

Les fournisseurs de services d’actifs cryptographiques non dépositaires, souvent actifs dans le secteur de la finance décentralisée (DeFi), proposent des services liés aux actifs cryptographiques sans réellement prendre en charge les actifs eux-mêmes. Ces fournisseurs de services d’actifs cryptographiques représentent désormais un segment important et croissant de l’écosystème de la finance cryptographique, gérant environ 100 milliards de dollars de valeur bloquée selon defillama.com/.

La réglementation MiCAR, qui vise à introduire un cadre prudentiel et de conduite des affaires harmonisé pour les services de crypto-actifs, définit les fournisseurs de CAS comme des personnes morales ou d’autres entreprises engagées dans la fourniture professionnelle d’un ou plusieurs services de crypto-actifs aux clients. Le règlement décrit plusieurs types de services de crypto-actifs, notamment l’exploitation de plateformes de négociation, la garde et l’administration de crypto-actifs et le conseil sur les crypto-actifs, entre autres.

Cependant, les définitions et dispositions actuelles de MiCAR n’englobent pas les fournisseurs de services d’actifs cryptographiques non dépositaires. Cette omission met en évidence une lacune critique dans le cadre réglementaire de l’UE, car les définitions de MiCAR et l’interconnexion avec d’autres politiques réglementaires ont pour effet que les fournisseurs de services d’actifs cryptographiques non dépositaires ne sont pas tenus de suivre les lois AML ou de sanctions et, par conséquent, créent de grandes failles pour la criminalité financière.

Sans l’obligation d’opérer et de se conformer aux lois de l’UE anti-blanchiment (AML) ou au MiCAR, ces entités opèrent dans un espace où le potentiel de fraude, de pertes financières et d’activités financières illicites est considérablement accru pour les investisseurs et les consommateurs.

L’innovation avant la prudence

La montée en puissance des prestataires de services non dépositaires dans le domaine des actifs cryptographiques témoigne de l’esprit novateur de la finance numérique. Cependant, cette innovation a dépassé le rythme auquel les cadres réglementaires actuels sont mis à jour. C’est pour cette raison que l’Union européenne, avec son engagement en faveur de la protection des consommateurs et de la stabilité financière, est désormais confrontée à la nécessité de remédier à ces lacunes.

L’un des principaux débats porte sur la question de savoir si les prestataires non dépositaires doivent être soumis aux lois anti-blanchiment. Le Groupe d’action financière (GAFI) reconnaît les risques illicites potentiels de la DeFi, tandis que la proposition de l’UE exclut ces entités, laissant des lacunes. De même, les lignes directrices de l’Autorité bancaire européenne (ABE) soulignent également les risques anti-blanchiment associés aux transactions des fournisseurs de services d’actifs cryptographiques (CASP).

L’ABE souligne notamment les risques liés aux transactions impliquant des transferts vers ou depuis des adresses auto-hébergées, des plateformes décentralisées ou encore des transferts impliquant des prestataires de services sur crypto-actifs non autorisés ou réglementés.

Le cadre MiCAR, bien qu’il soit la pierre angulaire de la stratégie de l’UE en matière de réglementation des crypto-actifs, se concentre principalement sur les fournisseurs qui prennent en charge les actifs des clients ou opèrent dans le cadre de modèles financiers traditionnels. En tant que tel, il néglige une partie importante de l’écosystème des crypto-actifs.

Cela souligne le besoin urgent d’un cadre réglementaire plus complet et plus tourné vers l’avenir, tel que MiCAR 2, et d’une réglementation AML actualisée. Ces exclusions ont été faites à l’époque pour réduire les sujets difficiles à discuter, tels que la réglementation de la DeFi, mais n’ont finalement fait que retarder ces discussions sans ouvrir la voie à la conformité.

Tracer un chemin sûr

La régulation des cryptomonnaies n’est pas un défi propre à l’Union européenne. Il s’agit d’un effort mondial qui nécessite une collaboration internationale et une harmonisation des normes pour gérer efficacement les risques associés à la finance numérique. Les idées des organisations internationales seront inestimables pour relever les défis et les opportunités que présente ce secteur dynamique.

La Commission européenne est actuellement chargée de produire un rapport pour évaluer les avantages et les défis de DeFi, pouvant conduire à une future législation. Cette décision fait partie d’une approche plus large et prudente de réglementation des secteurs émergents de la cryptographie, en donnant la priorité à la compréhension et à l’évolution du marché plutôt qu’à une réglementation globale immédiate.

Par conséquent, la seule question semble être de savoir quand les plateformes non dépositaires qui offrent des services tels que le staking nécessiteront une gestion supplémentaire des risques en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et les risques pour la protection des consommateurs. Toutefois, pour le moment, le système à deux classes demeure.

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